Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[T-L : ome ; GD : homme ; GDC : homme ; AND : home ; DÉCT : ome ; FEW IV, 453b : homo]

HIST. ROMAINE

A. -

Cent hommes. "Membre du sénat ; sénateur" (synon. sénateur) : Aucteur : De rechief le fils Manneus Causseolanus, tresnoble chevalier rommain, adoptés de Suffanes son oncle retrancha envers les cent hommes Translateur : c’est assavoir les senateurs. Aucteur : le testament de son pere naturel ouquel il avoit esté passés ["les cent... senateurs" trad. lat. centumvir] (NIC. GONESSE, Val. Max., 1383-1401, VII.7.2, texte et glose, f° 297b).

 

Rem. Les centumviri n'étaient pas les sénateurs, mais les membres d'un tribunal qui jugeaient des affaires privées, et en particulier des héritages.

B. -

Au plur. Deux hommes. "Magistrats exerçant à deux une même fonction" (synon. duhomme) : Ces deus officiers et juges que l’en apeloyt deus homes ont esté establi a dicter la sentence de perduellion contre Orace. ["deus hommes" trad. lat. duumviri] (BERS., I.26, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 172c). ...pour cause des quels signez hont esté veu li sant livre, ce sont les livrez de Sibille, par les deux hommez a ce establiz ; par les quelz livrez il fust donné entendre que ceulx prodigez senefioyent que la cité pourroyt avoir perilh d’un covent de gens estranges ["deux hommez" trad. lat. duumviri] (BERS., III.10, c.1354-1359, ms. Paris, B.N.F., nouv. acq. fr. 27401, f° 221a). Pour ce fait outrageux fust li jouvenceaulz evoqués en jugement devant le roy, lequel le renvoye a jugier au dui hommes sur ceste condicion que se il estoit condempnés, il porroit appeller au pueple. Ly dui hommes le condempnerent a mort ["dui hommes" trad. lat. duumviri] (NIC. GONESSE, Val. Max., 1383-1401, VIII.1.1, glose, f° 303c).

 

Rem. Il est possible que le dernier ex. doive plutôt se rattacher à l'article duhomme, même si l'adj. numéral et le subst. sont bien dissociés graphiquement dans le ms. consulté.

C. -

RELIG. ROMAINE "Magistrats préposés à la garde des livres sibyllins et à la surveillance des sacrifices"

 

-

Quinze hommes des sacrifices : ...iceli Varro ensivamment soubdevisa les .iii. livres precedens de celle distribucion partie en .v., lesquelz appartiennent aus hommes, c’est assavoir en tele maniere que le premier soit des evesques, le secont des augures et le tiers des .xv. hommes des sacreffices. [".xv. hommes des sacreffices" trad. lat. quindecim viri sacrorum] (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, 1371-1375, ms. Paris, B.N., fr. 22912, VI.3, f° 283c).

 

-

Quinze hommes qui estoient sur les choses religieuses : Aprés quant il dit des .xv. hommes qui estoient sur les choses religieuses, ceulz ci avoient la cure especial et la garde et la ministracion des choses sacrees si comme des lieux repos ou l’en aloit querre les respons des diex ou il ne loisoit a nulluy a y entrer, fors a ceulz qui aloient demander et querre les respons des diex et aussi des livres de Sebille, ausquiex l’en aloit quant l’en vouloit avoir conseil d’aucune besoingne (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, 1371-1375, ms. Paris, B.N., fr. 22912, VI.3, glose, f° 284a).

D. -

Homme nouveau. V. nouveau

E. -

Homme privé. V. privé
 

Civilisation romaine Frédéric Duval

 Article 2/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[ ]
 

-

[L'homme et le divin]

 

.

Ce que Dieu consent, l'omme doit prendre en gré V. Dieu

 

.

Homme propose et Dieu dispose/ordonne : Pour ce dist-on que l'homme propose et Dieu dispose, ainsi qu'il appert par le Jouvencel, qui cuidoit surprendre ses ennemys (BUEIL, I, 1461-1466, 63). Mon chier ami, homme propose Et Diex ordene (Mir. st Ign., 1366, 90). Item il se dit en proverbe commun : l'omme propose et Dieu dispose. (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 320). Et firent tousjours grande et bonne chière, espérant l'un desdits seigneurs de ceste ambaxade fiancer après Noel, par procuracion dudit roy, icelle fille. Mais pource qu'il est escript, souvent ce que l'homme propose, contraire Dieu en dispose. Car l'endemain de Noel vindrent au roy de France très piteuses nouvelles de la mort et trespas de très hault et très puissant prince le roy de Hongre, parquoy lui et toute sa seignourie fut fort troublée, et firent grant deuil. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.3, c.1437-1464, 76). Car l'omme propose mais Dieu dispose, et n'est point en homme la voie de Dieu. (Internele consol. P., 1447, 319). Il advient souvent que, quant on cuyde avoir le bout de ses besongnes, on est au commencement. Et semblablement, quant on cuyde decevoir, on est deçeu. Pour ce dist-on que l'homme propose et Dieu dispose, ainsi qu'il appert par le Jouvencel, qui cuidoit surprendre ses ennemys, mais il fut surprins par eulx et mené prisonnyer. (BUEIL, I, 1461-1466, 63). Quand Dieu crea les elemens, En baillant son cours a Nature, Aux planettes leurs mouvemens, Le froit, le chault, pluies et vens Et tout ordonna par mesure ; Touteffois selonc sa droicture, Il est par dessus toute chose : L'homme propose et Dieu dispose. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 774). Il m'en advint come il fait a maint home, Qui bien souvent croit, devise et propose ; En aucuns fais il conclut et assomme, Dont en aprés Dieu ordonne et dispose. (Compl. lion G., c.1470, 296). Mais, comme dit ung ung assez commun proverbe, "quelque chose que homme propose, Dieu à son plaisr en dispose" (LESEUR, Hist. Gast. IV, C., t.2, 1477-1478, 94). Ainsi l'homme propose et Dieu dispose: car la mort, qui depart toutes choses et change toutes conclusions, en feït venir autre ouvraige, comme avez entendu et entendrez. (COMM., I, 1489-1491, 232).

 

Rem. Hassell 135, H41 ; DI STEF. 438b, homme.

 

-

[La grandeur de l'homme]

 

.

Chaque homme est un petit monde V. monde1

 

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De haut homme hautain recort ("souvenir") : Et encore, a dit le duc franc, Pour eviter en felonnie L'efusion du noble sanc De l'une et de l'autre partie, Que la cause sy soit traictie De vo maistre et lui corps a corps : De hault homme hautain recors (TAILLEV., Prise Luxemb. D., 1443, 167).

 

.

Un homme ne vaut qu'un homme : Uns hons ne vault q'un homme, s'en vault uns un millier. (Bât. Bouillon C., c.1350, 118). Doon maine tel deul a pou qu'il n'enraga, L'enseigne souveraine par force releva, Le fort roy Agrappart et sa gent reculla. On dit communement, oÿ l'avés pieça, Qu'un homs ne vault q'un home, mais aultre chose y a, Car il peut bien tel estre que mil en vaudra, Car par ung tout seul home toute l'ost s'en fuyra. Trestout le remenans par ce fait en mourra ; Et quant ung hardis homs la bataille tenra, Ainsy fort avec fort, partie vainquera. (Tristan Nant. S., c.1350, 491).

 

Rem. Hassell 135, H39.

 

.

Un pauvre homme franc est plus riche que le plus riche serf du monde V. franc

 

-

[La valeur de l'homme] Tant vaut l'homme, tant vaut sa terre "C'est la valeur de l'homme qui lui permet de donner de la valeur à sa terre, de la valoriser ; c'est la valeur de l'homme qui fait la valeur de sa terre" : Et se verifia bien en lieu ce que les Franchois dient en proverbe : "Tant vault l'homme, tant vault sa terre". Et voirement disent bien "tant vault il", voirement "tant vault elle" ; et n'est riens d'omme, com grant qu'il soit, s'il n'a vertu et valeur ; et est plus precieuse chose homme vertueux sans terre et sans seigneurie que domination sans valeur et vertu. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 83). Tant vault ly homs, tant vault sa terre. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 193). Ung gualant povre aventureux Est bien pour avoir grant chevance Quant par fortune il est heureux Et il treuve homme qui l'avance ; En fuyant tousjours negligence, Grans biens et honneurs puet acquerre Par sa pratique et diligence : Tant vault l'omme, tant vault sa terre. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 77). Fut moult praticque à donner les ellections convenables par astrologie à toutes maladies, bien est semblant tant l'omme, tant sa terre et qu'il estoit bien certain, selon l'eure que on le vint requerir, de fere cure admirable et monstrer que astrologie estoit science plus divine que humaine et qu'il failloit qu'il congneust jà par les astres que facillement y pourroit remedier ; pour ce fut hardi de demander à cil qui avoit puissance de plus d'en donner. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 127 r).

 

Rem. Morawski 2304 : Tant vaut li homs, tant vaut sa terre ; Hassell 136, H54 ; DI STEF. 438b, homme.

 

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[L'homme est capable de se sacrifier pour les autres] Il vaut mieux qu'un seul homme meure que beaucoup de peuple périsse : Je vous dy bien tout a ceste heure Qu'il vault maieulx qu'un seul homme meure Que beaucoup de peuple perisse ; C'est garnt abus quant on honneure Mains la dame que serviteure ; C'est droit que vous en advertisse. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 351).

 

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Un homme vaut tant que tient son dit : LE SARRAZIN (parlant des chrétiens). L'un reny Dieu, l'autre la Mere, Les uns le Filz, autres le Pere.A chascun mot dit : "Par ma foy" ! Le crestien, et : "Par ma loy" ! Et sy vous dy, par Mahommet, Qu'il n'a cuer en ce que promet. Et vecy un tres grant deffault, C'est usaige qui riens ne vault : Uns homs vault tant com tient son dit. (BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 35).

 

Rem. Cf. aussi Morawski 209 : Autant va ung homme à ung jour comme ung lymaçon à cent ans, 843 : Home nu ne puet on despoillier, 844 : Homs bien abuvrez n'iert unques mal peüz, 1483 : Len ne doit ja demander à bon homme dont il fut et de bon vin où il creut.

 

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Par beau viaire on ne connaît pas l'homme V. viaire

 

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[La virilité de l'homme]

 

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Qui n'a point de barbe n'est pas un vrai homme V. barbe

 

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Tel a barbe qui n'est pas homme V. barbe

 

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[L'homme entre vertu et défauts divers (ingratitude, manque de générosité...)]

 

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C'est par ses vertus que l'homme est ennobli : Tous ceulx qui en ont abusé [de mesfaits] En principal ou accessoire, Paradys leur est refusé S'ilz n'ont remede necessaire, Car l'Ennemy, nostre adversaire, Ne mest pas telz cas en oubly. Par vertus l'homme est ennobly (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 51).

 

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Homme ne vaut sans attemprement ("mesure") V. attemprement

 

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Il n'est homme qui bien pourrait vivre sans étude de sapience : Que qui n'a science, bien n'a, De ce Seneque raisonna : Certes, ce dist il, je say bien Que sanz science homs n'a nul bien, Car il n'est homs qui bien peust vivre Ne paisiblement a delivre Sanz l'estude de sapience (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 220).

 

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Quand ire vainc homme paisible à rapaisier n'est pas aisible V. ire

 

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Tout homme est mensonger : ....tout homme est mensongier, enferme, instable et labile, especiaument en paroles, telement que ce ne doit point tost estre creü qui de prime face samble sonner droit. (Internele consol. P., 1447, 199). Et ainsi le disoit David qui souvent estoit en celle contemplacion : Ego dixi in excessu meo omnis homo mendax, j'ay dit en mon excès en alienacion de pensee que vraiement tout homme est mençonger, cest àdire en homme ne en créature il n'y a vérité se elle n'est de Dieu. (CIB., p.1451, 190).

 

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Un homme pauvre n'a pas d'amis : Or cognoiz je maintenant bien Que povre homme est touz jours bas mis, Et que nul ne li est amis S'il n'est riches et plain d'avoir. (Mir. march. juif, c.1377, 194).

 

Rem. Hassell 136, H152

 

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Nul homme ne peut mieux se perdre qu'en se livrant à l'oisiveté, à la crapule et à délit : ...que aux pechiez pas ne se praignent Que oiseuse part a ses affins, Quant a li veulent estre enclins, Car nulz homs ne se puet mieux perdre Que a oisiveté soi aerdre Et a crapule et a delit. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 121).

 

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À l'homme qui se fourvoye même la courte voie lui est trop longue V. fourvoyer

 

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[Dans la moralité de la fable Du Chien qui cheï en viellesce] Tant que l'homme peut et donne, tant est aimee sa personne : [Un paysan maltraite son chien devenu vieux ; celui-ci se plaint] Mais puis que fruit et esploit faut, Amours ne dure ne ne vaut ; Et tant com li homs puet et donne, Tant est amee sa personne. Amés et chier tenus estoie Quant de bons morsiaus vous pessoie (...) ; Et ce qu'en aymë en jonesce Ne doit l'en haïr en viellesce.. Cils qui mauvès et felon sert Sa poinne et son service pert. (Ysopet I-Avionnet B., c.1339-1348, 247).

 

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[La valeur de l'homme se manifeste dans ses actes] L'homme se fait écouter par sa parole et se fait connaître par les actes : On dit que l'homme se fait escouter par sa parole et se fait à cognoistre par les faits. Donc, quand les faits concordent aux paroles prédites, il faut juger de l'homme, soit en bien, soit en mal, selon sa parole. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 497).

 

Rem. Hassell 135, H42.

 

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[La peur est dangereuse] Homme qui s'ébahit est à moitié mort : ...Aiés bon cueur en vous, pour Dieu, je vous enprie, Car hons qui s'esbahist, il est mort a moitie ! (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 387).

 

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[Tous les hommes ont les mêmes besoins] Il n'est homme qui ne dorme et qui ne prenne somme : Si me convient il repos prendre Et dormir sanz gaires attendre, Car il n'est pas, se dit on, homme Qui ne dort et qui ne prent somme. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 113).

 

-

[Tel est pris qui croyait prendre] Souvent l'homme enchiet au mal et au danger qu'il appareille à autrui :  : ...par cest exemple appert qu'on ne doit pas injurier ne suppediter moindre de lui affin que secretement ilz ne nuysent, car souvent l'omme enchiet ou mal et ou dangier qu'il appareille a autrui. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 187).

 

-

[Faiblesse et fragilité de l'homme]

 

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À l'homme qui se fourvoie la courte voie lui est longue V. fourvoyer

 

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L'homme n'est que viande pour les vers : [Cf. le jeu de mots : cadaver : caro data vermibus]Homme n'est que viande aux vers. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 194).

 

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Tant s'éloigne l'homme qu'il n'en souvient V. éloigner

 

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[L'homme est capable de se surpasser] Nul homme n'est obligé à l'impossible : Et pour tant, quelque faim qu'il avoit de son propre honneur accroistre, sy avoit peur aussy que sa haute et noble affection ne se pust trouver en fin dammageable, et plus de repreuve que de los ; car nul homme, tant fust grand, ne de haute vertu, n'est obligé à l'impossible, mais est grand sens et grand los sçavoir cognoistre son cas, et non emprendre ce qui n'est pas conduisable. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 52).

 

Rem. Hassell 135, H48

 

-

[L'homme n'est pas toujours sage quand il s'agit de défendre ses intérêts] Nul homme n'est sage en son fait/en sa cause : Mais nul homme, dit-on, n'est sage en son propre fait, souverainement en mal. ; et vient-on volontiers à commettre une faute seconde, quant on a fait la première. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 17). Il voullut tirer aux champs et les aller combatre chaudement à son très grant desavantaige, car ilz estoient en lieu très avantaigeux pour eulx et ne povoit aller jusques à eulx qu'il n'eust myz son fait en très grant exart. Et, s'il estoit chault en ceste entreprinse, aussi le estoit son filz le Regent, pour ce que il leur estoit tousjours bien priz de leurs entreprises et qu'ilz estoient ardans et desirans de recouvrer la seigneurie qui estoit pour eulx, et que le cas leur touchoit. Et, pour ce, dit-on que jamaiz homme n'est saige en sa cause ; et, pour ceste cause, est-il en justice ordonné qu'on ne plaidoye point pour soy-meismes et fault faire dire son fait par office d'avocat. (BUEIL, II, 1461-1466, 225).

 

Rem. Hassell 135, H49 ; DI STEF. 438c, homme.

 

-

[L'homme et la femme]

 

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Diffamer femme à homme trop messiet, car tout le blâme sur soi-même assied V. femme

 

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Folle est la femme qui a homme montre son coeur avant qu'elle ne l'ait éprouvé V. femme

 

-

Hommes de leurs femmes sont chefs et droits sires : On dist que toudis brait au kar li reuée pire. Taire me voel des femmes ; des hommes vorrai dire, Car homme de leur femmes sont chief et li drois sire : Ensi l'ordena Dieus, se doit à tous souffire. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 45).

 

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Il est plus d'hommes en prison Et plus de femmes aux sermons : Il est plus d'ommes en prison Et plus de femmes aux sermons (ALECIS, Déb. omme femme P.P., c.1460, 143).

 

.

Les hommes se montrent infâmes En voulant diffamer les femmes : Les hommes se montrent infames En voulant diffamer les femmes (ALECIS, Déb. omme femme P.P., c.1460, 142).

 

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L'homme est bien fortuné qui est sorti ("pourvu de") de mauvaise femme V. fortuné

 

.

L'homme peut porter en patience tous méchefs, sauf la perte d'amie V. meschief

 

.

Pire vaut la mauvaise femme que l'homme plain d'outrage V. femme

 

-

À un homme jugé, quand il a mérité la mort, le juge peut bien faire l'aumône V. juger

 

-

Jamais homme cruel ne fut hardi : ...jamais homme cruel ne fut hardi, et ainsi se voit par toutes histoires et ainsi se desespera Neron et plusieurs aultres. (COMM., III, 1495-1498, 85).

 

Rem. Hassell 135, H47.

 

-

De petit homme nul ne doit vengeance requérir V. vengeance

 

-

En homme roux peu de fiance V. fiance

 

-

Exercite fait l'homme V. exercite

 

-

Homme fait saint lieu, mais lieu ne fait saint homme V. lieu

 

-

Homme solitaire, ou il est meilleur que homme ou pire que bête : ...dist meismes Tulles cy dessus allegué que nature n'aime riens solitaire, qui est à entendre que meismes c'est contre ordre humain trop se tenir encloz. Pour ce disoit Aristote : Homme solitaire, ou il est meilleur que homme ou il est pire que beste. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 178).

 

Rem. Hassell 135, H43.

 

-

L'homme peut tout apprivoiser sauf une mauvaise femme : Adonc me souvint d'un proverbe qui dist que "toute chose puet li homs aprivoisier fors seullement une male femme." (THOM. SALUCES, Chev. errant W., 1394, 498).

 

-

Il n'est chère que d'homme joyeux V. chère

 

-

Il n'est si grande vengeance que de vieil homme V. vengeance

 

-

L'homme ne peut se garder de son aventure V. aventure

 

-

L'homme qui n'a essayé le dur et le mou est de petite valeur V. essayé

 

-

Nul homme d'armes ne doit manger autre chair que chair de vache V. chair

 

-

On ne doit tenir homme pour fou s'il ne fait folie V. fou

 

-

Sur son fumier est l'homme hardi vu V. fumier
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 3/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[AND : home ; DÉCT : ome ]

I. -

"Être humain" : Ce sont hommes, bestes, oysiaulx, Poissons, pierres et arbrisseaulx, Plantes, herbes et toutes choses, Qui forme et corps ont en eulx closes (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 113).

II. -

"Être humain de sexe masculin" : ...maintes diffames Sont mises sur hommes et femmes (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 93).

III. -

[Précédé du déterm. poss.] "Soldat" : Les Rommains ainsi de leurs hommes Y perdirent assez grans sommes (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 206).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

 Article 4/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[AND : home ; DÉCT : ome ]

A. -

"Être humain"

 

1.

En gén. : Grant mal sera, par mon serment, De faire morir Jehan babtiste. Il n'est homme que n'en soit triste. Toutesfoiz vous advés juré. (Pass. Auv., 1477, 97). N'aye peur, Pierre ; je t'affie Que les hommes ainsi prendras. [Réf. à Luc 5, 10] (Pass. Auv., 1477, 127). Donne nous a tous saulvement. Pour toy saulver, de la descent [de la croix], Si tu puis, ou je ne croy mie Que tu soyes rien plus puissant Que home de ceste companie ! (Pass. Auv., 1477, 218). Par toy advons reddempcïon ; Des hommes t'es monstré amy ! (Pass. Auv., 1477, 253).

 

-

Par pléonasme. Homme terrain. "Être humain vivant sur terre" : Oncques homme terrain n'a veu Homme si parfait, comme croy ; A toy, Jhesus, ay du tout foy. (Pass. Auv., 1477, 165).

 

-

THÉOL. L'homme ancien/l'homme vieux. "Le vieil homme, symbole des habitudes de péché, de corruption et de mensonge" : ...les Juïfz Vous [Jésus] ont la mis Tresrigoreusement, combien Que jamaiz ne fites que bien Pour l'omme anxien. (Pass. Auv., 1477, 244). ...le filz, que j'avoye Et amoye Plus que riens dessoubz les cieulx, De mort a pris la monoye, Qu'il employe A rachapter l'omme vieulx. (Pass. Auv., 1477, 246).

 

Rem. Cf. Eph. 4, 22 et Col. 3, 9.

 

2.

En partic.

 

a)

"Une certaine personne" : Quel homme est ce que ainsi pardonne Les pechés ? Dea, est il Dieu ? (Pass. Auv., 1477, 154).

 

-

En appellatif : Mon filz en est en croix cloué, Mort et tüé, Pour ton peché, maleureux homme ! (Pass. Auv., 1477, 246).

 

b)

L'homme premier. "Le premier homme, Adam" : O diable, que tu m'as grant tort ! Et moult fort Maudire je te devroye, Car ton envïeux remort Mist accort L'omme premier en ta voye (Pass. Auv., 1477, 245).

 

c)

Homme-Dieu. "Jésus-Christ, à la fois homme et Dieu" : Nous sommes perdus, Luccifer, Car ce Jhesus, qui a pris mort, Est homme Dieu. (Pass. Auv., 1477, 226).

B. -

"Être humain mâle"

 

1.

Jeune homme : Si a tous autres qui ne l'ont Dieu son nom Avoit mis comme il a en nous, Je croy qu'il seroit maint preudom, Jeune hom. David le dit entre ses motz. (Pass. Auv., 1477, 120).

 

-

[Avec valeur générique] : Le jeune homs est fort destiné A folyes et paillardises ; Putains tantost l'ont encliné A despendre toutes ses prises. (Pass. Auv., 1477, 117).

 

2.

[Dans une hiérarchie] Homme d'autorité. "Homme investi du pouvoir de donner des ordres" : Je suis homme d'auctorité, Subgiet es romains impereurs ; Toutesfoiz j'ey mains serviteurs, Qui vont et vienent a tous lieux Et si sont tout ce que je veulx [Réf. à Luc 7, 8] (Pass. Auv., 1477, 128).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 5/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[AND : home ; DÉCT : ome ]

A. -

"Être humain en général" : Et selonc ce nous voions que honmes qui sont d'une espesce sont plus grans en une region et plus petis en autre. (ORESME, C.M., c.1377, 170). Et ainsi quant un honme a les piés contremont, nous disons que sa teste est desouz. (ORESME, C.M., c.1377, 322).

B. -

"Être humain de sexe masculin"

 

-

Jeune homme : Et quant .I. jeune homme est enclin a illiberalité, c'est signe que il a en soy aucune deffaute de nature et que il est de mescheante complexion. (ORESME, E.A.C., c.1370, 239).

C. -

"Homme adulte" : Item, quant il sunt en eage et il sunt hommes, tous sunt en une maniere quant a ce que dit est, et ne a nulle distinction du povre au riche (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 182).

D. -

"Homme, symbolisant le courage et la virilité" : Et pour ce, ceulz qui sont de viguereus courage et qui sont hommes, il redoubtent naturelment et refusent contrister leur amis. (ORESME, E.A., c.1370, 492).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 6/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[T-L : ome ; GD : homme ; GDC : homme ; AND : home ; DÉCT : ome ; FEW IV, 453b : homo]

I. -

[Avec un déterminant générique ou bien sans article] "Être des deux sexes appartenant à l'espèce animale la plus évoluée"

A. -

[L'homme est considéré par rapport à sa place dans l'univers ou bien dans sa nature]

 

-

[P. réf. à Dieu, en parlant du Christ]

 

.

Dieu et homme. V. dieu

 

.

Dieu homme. V. dieu

 

.

Fils de l'homme. V. fils

B. -

[Avec valeur indéf. ou indéterm.] "Individu quelconque, quelqu'un"

 

1.

[En tournure positive]

 

-

Se monstrer homme à + inf. "Se montrer capable de" : Par quoy conclus et dire vueil Quant tant plus parfait estat sommes, Et plus nous devons monstrer hommes A Dieu servir et honnorer (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 1066).

 

2.

[En tournure négative] "Personne"

 

-

Il n'est homme qui : Mes seigneurs vous parlez en vain Quand il me plaist bien icy estre Il nest homme ne clerc ne prebstre Qui men deust blasmer nullement (Myst. st Martin K., a.1500, 195).

 

-

Oncques homme vivant : Ha hay ! Regardez quel merveille ! Oncques mais ne vit sa pareille Homme vivant, ne Jhesu Crist Oncques tel merveille ne fist. Vez vous comme il vole par l'air ! (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 131).

II. -

"Être humain adulte de sexe masculin"

A. -

[L'homme est considéré du point de vue de son appartenance à une population] : Quant Orleans leur habandonneroye Pour le mectre a feu et a sang, Et du tout [je] le destruiroye, Hommes, femmes et les enffans, Qu'i n'y auroit petit ne grant De leur ville que j'espargnasse, Que nul ne fust plus si engrant De vouloir faire telle fallasse. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 249).

B. -

[P. réf. au couple homme-femme] : Neron, Neron, mal esploitas, Quant oultre droit or convoitas, Quant ta propre mere tuas, Quant d'une reyne t'empregnas, Quant home pour fame espousas, Quant Romme ardis, la gent grevas, (...) Quant en rez d'or en mer peschas, Et or vousis et or buras. En or boullant boulu seras Et sans durer y dureras. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 156).

 

-

Mon homme. "Mon mari" : EVE. Ceste [pomme] pourteray a mon homme, Cy sçara tout com Dieu le Pere. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 16).

C. -

[L'homme est considéré dans sa nature morale, psychique, dans ses aptitudes]

 

-

Homme de façon. "Homme de bonnes manières, de bonne compagnie" : Ma commere, ou est il, mon biaulx Fillieurs Bernard ? Je le voil voir, Car on m'a affermé pour voir Que c'est ung homme de fasson. (Myst. st Bern. Menth. L., c.1450, 10).

D. -

[L'homme est considéré du point de vue de sa condition]

 

-

Homme d'eglise. V. eglise "Membre du clergé"

 

-

Homme de village. "Paysan" : ...aujourd'uy en ma presence M'a dit ung homme de village Qu'i les a veuz en ordonnance Saillir de Meung et leur bagage. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 646).

E. -

[L'homme est considéré du point de vue de son activité, de sa fonction, de ses attributions]

 

-

[Dans l'activité militaire]

 

.

Homme de fait. "Bon combattant" : Pour ce, que tout homme de fait Y viengne tout incontinent (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 320).

 

.

Homme de guerre. V. guerre "Soldat"

F. -

[Précédé d'un adj. poss.]

 

-

Mon homme. "Celui dont il est question" : Voicy la plus forte faerie Qu'oncques homme oÿt a parler ! J'ay trouvé l'huys sans desseller Et c'est mon homme transporté ! (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 871).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 7/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[AND : home ; DÉCT : ome ]

A. -

"Être humain" : Ha ! tresdoulx Dieu, qui enlumines Tout homme venant en ce monde... (Mir. st Guill., c.1347, 41). Si me convient il repos prendre Et dormir sanz gaires attendre, Car il n'est pas, se dit on, homme Qui ne dort et qui ne prent somme. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 113).

 

-

[Valeur proche du pron. indéf.] : Mon chier seigneur, n'arrestez goute : Venez la ou ma dame gist. Onques mais tel noise hom n'i fist Conme il y a. (Mir. Berthe, c.1373, 215).

 

-

[P. oppos. à Dieu ou ange] : ...a quel espoux elle plut, a quel roy, non pas a quelque home ou ange, mais au roy des roys, des hommes et des anges. (Mir. ev. arced., c.1341, 103). Hé ! mére Dieu, par voz merites Qui le fruit de vie portastes Et home et Dieu vierge enfantastes... (Mir. Clov., c.1381, 253).

 

-

Homme humain : Creez vous que par la haultesce D'amour le filz tant seulement Nasqui pour nostre sauvement, Conme homme humain ? (Mir. emp. Julien, 1351, 208). Vray Dieu (...) Qui tant volz homme humain amer Que le feis a ta samblance (Mir. mère pape, c.1355, 375).

 

-

RELIG. [Par le baptême] Nouvel homme : L'ARCEVESQUE. Pour vous nouvel homme refaire, Faut que vous mettez ci dedans A genoulz (...) A jointes mains. (Mir. Clov., c.1381, 273).

B. -

"Être humain mâle" : Ains qu'a femme parlons n'a home, Alons nous ent de ci endroit (Mir. st Alexis, 1382, 335).

 

-

[Considéré comme possédant les qualités propres à son sexe] : LE CONTE. (...) Laissiez se dueil, monstrez vous homme, Et l'oubliez. LE ROY. Conte, jamais ne seray liez, Et j'ay bien cause en verité (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 23).

 

-

[Considéré comme étant sous l'autorité de qqn] : ...tant erré avons Qu'en la ville de Paris sommes, Et poons le roy et ses hommes Veoir a plain. (Mir. Amis, c.1365, 8).

 

.

"Vassal" : LE ROY DE HONGRIE. (...) Vous et vous, qui estes my homme, Avecques moy venrez a Romme (...). LE PREMIER CHEVALIER DE HONGRIE. Sire, de bon cuer me consens A y aler. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 75).

 

.

Sujet homme. "Sujet" : PHILIPPE L'EMPEREUR. (...) François, qui sont mes subgiez hommes, Se rebellent par desverie Contre moy et ma seigneurie. (Mir. st Lor., 1380, 126).

 

.

"Serf" : LE JUIF. (...) Celui a qui de mon chatel Prestay, il a deux ans, grant somme. Par droit conme serf est mon homme, Car faly m'a de paiement. (Mir. march. juif, c.1377, 212).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 8/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[T-L : ome ; AND : home ; DÉCT : ome ; FEW IV, 453b : homo]

A. -

"Être humain" : ...pour quoy c'est cler argument que dedans l'omme est une ame parfaicte, immortelle et digne quant elle est faicte a congnoistre la Divinité, pour la louer et honnourer. (GERS., Trin., 1402, 152). ...iay dit en mon exces en alienacion de pensee que vraiement tout homme est menconger, cest a dire en homme ne en creature il ny a verite se elle nest de dieu. (CIB., p.1451, 190). Exemple : Jehan, Pierre, Jaques sont homes selon la nature humaine, mais ung chascun est cest homme suppost personnel aiant ung chasun ses qualités (Somme abr., c.1477-1481, 148).

 

-

[Avec l'idée de faillibilité] : Quel merveille ! car les juges sont hommes et puent bien errer par ignorance, par male informacion et par plusieurs autres causes. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 475).

 

-

Homme contre homme. "À force égale" : Philosophie raisonnable, combien qu'elle enseigne conclure et par force d'argumens faire conclusions humaines en disputant homme contre homme, toutevoies se n'enseigne elle pas comment on doibt en arguant et resistant conclure contre le deable. (Somme abr., c.1477-1481, 98).

 

-

Langue d'homme : Et n'est pas a oublier que trop plus grant peril est a errer en blaphemant ceste Vierge que en l'onnourant, elle qui par langue d'omme souffisamment ne puet estre louee. (GERS., Concept., 1401, 422).

 

-

Prov.

 

.

Tant (vaut) l'homme, tant (vaut) sa terre : Car il se dit en proverbe : Tant vault homme, tant vault se terre. Il n'est si grant demaine en ce monde que, se par negligence il soit abandonne, que en la fin il ne deveingne a nyent. La vigne et le champ qui ne seront laborez ne rendront point de fruit. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 355). Fut moult praticque à donner les ellections convenables par astrologie à toutes maladies, bien est semblant tant l'omme, tant sa terre et qu'il estoit bien certain, selon l'eure que on le vint requerir, de fere cure admirable et monstrer que astrologie estoit science plus divine que humaine et qu'il failloit qu'il congneust jà par les astres que facillement y pourroit remedier ; pour ce fut hardi de demander à cil qui avoit puissance de plus d'en donner. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 127 r°).

 

.

L'homme propose et Dieu dispose : Item il se dit en proverbe commun : l'omme propose et Dieu dispose. (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 320).

B. -

[Dans un cont. relig.]

 

1.

[L'homme fait à l'image de Dieu] : ...mais en homme la semblance de Dieu est plus expresse que en quelconques choses materielles (CIB., p.1451, 184). ...faisons dist dieu homme a nostre ymage et a nostre semblance... Et pour ce homme selon la partie intellectuelle il est semblance de dieu (CIB., p.1451, 200).

 

2.

Premier homme : Tu scez, vray Dieu, comment au premier homme Adam tu baillas pour luy et pour tous ses successeurs enfans heritages non pas seulement temporel comme paradis terrestre, mais, qui mieulz valoit, luy ottroyas l'eritage espirituel. (GERS., Concept., 1401, 397). Adam, premier homme fait de Dieu et à sa semblance et, comme est assez à croire, à presupposer et entendre, fut creé en toute parfection (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 r°).

 

3.

[Dans le mystère de l'incarnation] : Quelz furent les miracles au jour d'uy faiz ? Je dy que l'un fut de la fontaine d'uile et l'autre du temple de paix qui cheut, l'autre de l'estoille qui apparut aux trois roys, qui fut au jour d'uy formee, les autres quelle mere fut vierge, que foy et cuer humain se joignirent, et Dieu fut homme, et pluseurs autres telles demandes lesquelles je laisse aux clers. (GERS., Noël, p.1404, 299).

C. -

P. méton. "Genre humain, humanité" : ...mez tel champ [le champ de bataille qui se fait pour la gloire] tent a la destruction d'onme humain, donques il est deffendu du Droit dez gens. (Songe verg. S., t.1, 1378, 350). Il est une aultre trinité par laquelle l'home chut en pechié, c'est a scavoir l'enhortement du deable, la delectation de la sensualité et de la char et le consentement de raison, lesquelles trois choses sont signifiees par le serpent, par la femme et l'homme en paradis. (Somme abr., c.1477-1481, 126).

D. -

"Être humain de sexe mâle" : Une femme sera belle et riche : elle en usera en orgueil ou en charnalité ; une personne, homme ou femme, aura biaux enfans et belle lignie : elle les norrira plus tost en mal que en bien. (GERS., Pent., p.1389, 80). ...toute la lignie de Adam et Eve, descend[a]nt par compaignie naturelle d'omme et femme, perdra cest heritage et sera subjette a pechié originel (GERS., Concept., 1401, 398). Il dompta aussi les genitaires qui estoient moitié homme et moitié cheval, que aucuns appellent sagitaires (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 26 v°).

 

-

[Distingué dans ses qualités ou ses défauts] : Lisania fut en Archadie homme vertueux, sage, subtil et bien instruit en la science des estoilles, yssu de la lignée de Heber (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 18 v°). ...puis fist mourir et bruler Cercyon, le pire homme de Grèce (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 27 r°).

 

.

Homme savant : Albohaly Alphayat fut en ce temps, selon aucuns, homme sçavant en la science des estoilles. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 99 r°).

 

Rem. D'apr. U. Ricken, "Gelehrter" und "Wissenschaft" im Frz., 1961, 241, note 2, homme savant se trouve att. pour la 1re fois chez Simon de Phares (cf. FEW XI, 195b : sapere).

 

-

Loc.

 

.

Gentil homme : Cestui sur la revolucion de l'an mille IIIcLVIII, prenostica de la Jaquerie qui commença en Beauvoysyn, par les communes sur les gentilz hommes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 141 v°). ...et furent tuez plusieurs gentilz hommes en leurs litz (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 150 r°).

 

.

Proude homme. "Homme honnête et sage" : De leur plaine puissance dessus dite, si se reservent la provision de eslire et d'ordener archevesque, ou evesque, ou aultre dignité, et lez elections faittes par lez chapitres reputent vaines et inutiles, ja soit ce qu'elles soient faittes justement et saintement, et que lez esleüs soient proudes homes et vertueux docteurs en Theologie, en Droit canon ou civil, et que ilz soient du païs nez ou norris, teulx qui cognoissent lez meurs et lez condictions dez subjecs et ce qui appartient au salut de leurs ames. (Songe verg. S., t.1, 1378, 97).

 

.

Homme d'armes. "Combattant" : "La premiere reigle si est que le chevetaine doit ordonner que l'office divin soit fait ; c'est assavoir les messes souvent principalement soient ordonnees en l'ost, en gardant a la lectre la sainte foy catholique. Et que tout homme d'estat, homme d'armes, sergent, archier ou arbalestier, chacun jour, se faire se puet, doye ouyr messe..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 509-510).

 

.

Homme à cheval/homme de cheval. "Cavalier" : ...si l'advertit qu'il se deportast de fere guerre à Judas Machabeus, qui proposoit d'aller prandre Jherusalem, ce qu'il ne voulut croire, ains assembla cent mil hommes de pié et XXm de cheval. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 65 v°). ...et Julles Cesar avoit LXXX coohortes, qu'il disposa aussi en triple forme et avoit mains de gens de XXXm pietons et de mille hommes à cheval, que n'avoit Pompée. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 r°).

 

Rem. Homme de cheval, cf. TLF, cheval : av. 1511.

 

.

Homme d'état. "Homme de condition noble" : "La premiere reigle si est que le chevetaine doit ordonner que l'office divin soit fait ; c'est assavoir les messes souvent principalement soient ordonnees en l'ost, en gardant a la lectre la sainte foy catholique. Et que tout homme d'estat, homme d'armes, sergent, archier ou arbalestier, chacun jour, se faire se puet, doye ouyr messe..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 509-510).

 

.

Homme à pied/homme de pied : ...et ung autre roy a soubz lui, hommes à pié LX mille, hommes à cheval XXXm, elephans garniz IXm et ce chacun jour à ses despens (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 58 v°). ...si l'advertit qu'il se deportast de fere guerre à Judas Machabeus, qui proposoit d'aller prandre Jherusalem, ce qu'il ne voulut croire, ains assembla cent mil hommes de pié et XXm de cheval. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 65 v°).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 9/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[AND : home ; DÉCT : ome ]

Bon homme. "Paysan" : Et, s'il est nul qui contre moy s'ingere Ou, par inde(h)ue querelle reffrigere, Entreprennent d'escourre noz pailliers, De desriver pastoureau ne bergiere, Prandre berbis, bon homme ne grangiere, Ilz y lairront les filz et les cailliers. (LA VIGNE, S.M., 1496, 155). Chantres, Chanoynes, Cordeliers, Augustins, Devotz rustins, Bons Hommes, Philistins, Soirs et matins, dedens voz maisonnettes Moynes Chartreux, Hermites clandestins, Vrays celestins en ces lieux terrestins, Ditz Celestins, et doulces chançonnettes Chantez à Dieu (LA VIGNE, Compl. roy Bazoche M.R., 1501, 401).

REM. Sens signalé comme nouveau à la date de S.M. par G. Roques, in : Le M. fr. (3e Colloque, Düsseldorf), 1982, 109, bien att. à partir de 1520.
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 10/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[AND : home ; DÉCT : ome ]

I. -

"Être appartenant à l'espèce humaine, caractérisée en particulier par le langage et la raison" : Dont, tout ce jour (...) ne y eust homme qui ouvrast ne bouticle ouverte, neant plus que le propre jour de Pasques. (LA SALE, J.S. E., 1456, 313).

 

Rem. Ce sens gén. est souvent estompé par le sens partic. qui suit.

 

-

En partic. "Être de sexe masculin appartenant à cette espèce" : ...l'omme qui hante les folles femmes pert six choses (LA SALE, J.S. E., 1456, 55). ...ung sy grant et puissant homme comme ce chevalier pollain estoit (LA SALE, J.S. E., 1456, 232).

II. -

"Vassal" : ...et aussy pour ce que le duc d'Anjou et de Thoraine comme son homme que Saintré estoit, le voulloit acompaignier. (LA SALE, J.S. E., 1456, 242).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 11/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[AND : home ; DÉCT : ome ]

I. -

"Etre humain" : ...trop crueulx estoit (...) car il ne faisoit compte d'ochir ung homme non plus comme une beste. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 189). Ou terme de XXXVII. ans, quant ung homme est en sa force et en son venir, et il est bien de touttes parties (...) il puet sus le terme aprendre et concepvoir moult de choses. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 3).

II. -

"Etre humain de sexe masculin" : ...quant ilz estoient là venus, ilz ne trouvoient que les parois et le massis, ne chien, ne chat, ne kock, ne gueline, ne homme, ne femme. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 93). ...quant il ot ouy le grant effroy en la ville ; et femmes et hommes et enfans crier, il (...) entendy fort que le chastiel fuist bien gardez et deffendus se on l'aissaissoiet. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 216). ...tout honme qui demande a estre preus doit comsiderer l'estat et regarder a la vie des anciiens (FROISS., Chron. D., p.1400, 36). ...la contesse de Montfort (...) ot tout jours corage de honme et de lion (FROISS., Chron. D., p.1400, 504).

Mari : Or fut conseillié à la dame ainsnée, à celle de Jullers, que elle se mariast et presist homme et seigneur de hault lignaige, qui luy aydast à calengier et deffendre son hiretaige. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 153).

Combattant : "Monseigneur, se vous me voulez instituer et faire vostre confanonnier, j'enmenray XII. ou XV. mille hommes aveuques moy en la marce de Londres..." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 51). Les nouvelles vindrent entre ces compaingnons qui estoient seigneurs de la ville, que les hommes de Clermont les estoient venus veoir et estoient devant la porte. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 222). Les Clermontois perdirent XX. de leurs hommes ; il en y ot VI. mort et XIIII. pris. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 223). Et estoient bien en l'aide dou roi d'Engleterre .XLM. homnes, toutes gens de fait et d'emprise (FROISS., Chron. D., p.1400, 324).

Opposé à varlet : ...on le trouva mort et la lettre loiie au col. Si fu nonchié li affaires as chevaliers, liquel furent moult courouchiet de ceste avenue ; en ne trouverent onques depuis honme ne varlet qui se vosist ne osast mettre en mesage. (FROISS., Chron. D., p.1400, 615).

à cheval : Ensi travilliés honmes et cevaus, les convint la celle nuit jessir sus la riviere tous armés (FROISS., Chron. D., p.1400, 132).

A1 humain est homme de/à A2 humain. Vassal de A2 : ...li rois d'Engleterre devoit estre homs au roi de France. (FROISS., Chron. D., p.1400, 189). Messires Robers d'Artois (...) devint la homs au roi d'Engleterre de la conté de Beteforde. (FROISS., Chron. D., p.1400, 234). ...le roy (...) dist et jura que la chose ne demouroit pas ainsi, et que ses oncles faisoient mal, quant, sans nul tiltre de raison, ilz luy ostoient ses hommes et ses chevaliers qui loyaulement l'avoient servi et son pere le prince aussi (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 58). ...le roy Richart (...) rechupt le foy et les hommaiges de ses hommes (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 80). ...li chevaliers qui dedens estoit (...) tretia deviers le conte Derbi. Trettiés se porta que il se mist, et toute sa terre, en l'obeisance dou roi d'Engleterre, et jura a demorer homs et feauls au dit roi. (FROISS., Chron. D., p.1400, 624).

Homme lige : ...chils qui adrecera les paroles au roi d'Engleterre, dira ensi : "Vous devenés honme lige au roi de France, mon signeur qui chi est, conme dus de Giane et pers de Franche..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 194).

Homme d'hommage : ...a tous lors consauls estoit apellés messires Jehan de Hainnau ; c'estoit raisons, conme honme de fief et d'onmage et de foi et sierement au roi d'Engleterre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 254).

Homme de fief : Messires Loeis de Harcourt (...) et dist qu'il estoit homs de fief au roy de France et au duch de Normendie, et que, se il plaisoit à Dieu, il ne guerrieroit son naturel signeur ne iroit contre ce qu'il avoit juret. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 184). La ditte terre estoit hors de l'ordenance dou trettié de le pais, et couvenoit que, quiconques tenist la terre, qu'il en fust homs de fief et d'ommage au roy de France. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 53).

A2 reçoit A1 à homme : Adont vint li contes de Flandres en Arras, et conjoï grandement le roi et les signeurs qui là estoient venu, et fist là hommage au roi, present les pers qui là estoient, de la conté d'Artois, et li rois le rechut à homme. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 286).

Homme de A2, pays, ou ville. Citoyen ou habitant de A2 : Le roy d'Espaigne et son plus especial conseil des hommes de son pays veoient assez cler en ces besoingnes (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 123). ...Dieux y envoya ung grant miracle ; vous orrez comment, si comme je fuy adont informez en la conté de Foix et à Ortais, en l'ostel du conte, par les hommes de Pampelune meismes (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 187). Ainsi fut la ville gaaignié, ne oncques deffense n'y eubt, car les hommes de la ville qui point ne pensoient que Franchois deussent faire telle emprinse estoient encoires en leurs lis. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 194). La ville de la Garlande fu assallie et conquise par force, car il n'i avoit que les homnes de la ville, et si est une ville de grant garde ; si fu violee et courue et toute robee (FROISS., Chron. D., p.1400, 536).

Homme, p. oppos. à gentil homme : Ensi que il chevauçoient, il trouvèrent en leur chemin une ville assés forte, françoise, qui s'appelle Montsach, et estoit tant seulement en le garde des hommes, car il n'i avoit nul gentil homme. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 143).

Bénéficiaire, dans le pays A2, de terres qu'il tient d'un autre : ..."je suis ung homme de la conté de Kent qui tieng terres de messire Jehan de Hollandes..." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 54).

Homme de A2, château : Et li donna le biel chastiel de Nemouses (...) Et en devint homs li dis captaus au roy de France. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 182).

Homme de + nom de qualité : ...il estoit homme d'onneur et de creance (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 54). ...li contes Marescaus et fu homs de sauvage et diverse maniere. (FROISS., Chron. D., p.1400, 45). ...en son hoost (...) estoient bien tout honme de desfense cent et chienqante mille. (FROISS., Chron. D., p.1400, 454). Il nous fault le jone Edouwart couronner et faire roi, et mettre dalés li honmes de sens et de vaillance, par quoi il soit espers et resvilliés (FROISS., Chron. D., p.1400, 94).

Homme de métier : Li honme de mestier et li laboureur parmi Engleterre vivent de ce que il sevent faire, et li gentilhonme de lors rentes et revenues (FROISS., Chron. D., p.1400, 43).

Homme d'armes : ...Geronnet de Ladurant, appert homme d'armes durement. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 197).

Homme de pied : Encoires yssirent de voulenté aussy de Clermont plus de deux cens hommes, tout de piet, qui se misrent au chemin après ces chevaulcheurs (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 222).

Homme de cheval : ...assés priés de Nostre Dame ou Bos, il raconsievirent ces pillars, voires li honme de ceval premierement (FROISS., Chron. D., p.1400, 431).

Homme de guerre : ...li rois David d'Escoce (...) a trois mille (...) chevaliers et esquiers (...) tout honme de guerre et en pourpos de courir toute Engleterre (...) entrerent au lés deviers Rosebourch, en la terre le signeur de Persi. (FROISS., Chron. D., p.1400, 772).

Homme d'église : ...Perrot deffendy (...) que nulz, sus la paine dessus ditte, ne grevast ne molestast eglise nulle ne les hommes d'eglise (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 217).

Un homme à femme : ...et est ainsi d'ung povre homme à femme, qui ne scet que c'est d'onneur, qui desire à tout engloutir et tout avoir, que d'ung loutre qui entre en ung estant et destruit tout le poisson que il y treuve. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 19).

Gentil homme : ...gentilz hommes ou aultres (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 48).

Jeune homme : ...ce conte [de] Guerles (...) joenne homme et de grant voulenté pour bien despendre (...) ne pensoit point à quelle fin ses besoingnes pourroient traire fors que à sa plaisance accomplir (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 143).

Noble homme : ...li rois de France (...) i envoieroit de par li nobles honmes et prelas qui averoient plainne poissance (FROISS., Chron. D., p.1400, 456).

Bon homme : La ot sus les camps si grant peuple de conmunauté des chités et bonnes villes de France que tout estoit reversé, et les cemins tous couvers entre Abbeville et Crechi, et plus. De euls, vint mille de ces bons honmes, qant ils se veirent sus les camps, traissent lors espees et escriierent : "A la mort ces traitours englois !..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 725).

Forme de cas sujet. Homs en apostrophe : Homs, qui voels venir a vaillance par Proece, considere conment on asciet a table dou roi, de duch et de conte le preu, et on met arriere le couwart preceus, ja soit il de plus hault linage. (FROISS., Chron. D., p.1400, 39).

III. -

Valeur quasi-pronominale : quelqu'un, une personne : ...li rois Phelippes de France (...) donna a tout honme congiet de retourner en son lieu. (FROISS., Chron. D., p.1400, 181). ...ce seroit bon que ils envoyast devant ung certain et feal homme des leurs en la marche de Londres, pour savoir comment on s'i maintenoit et se les oncles du roy s'i tenoient, et quel chose on y faisoit ne disoit. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 52). "Je vous voy en dangier de trouver homme fiable qui voist en la marche de Londres. Je me presente que je yrai voulentiers." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 52). ...qant il encontroit .I. honme que il avoit en haine, con grans que il fust, il faisoit un signe ; chils homs estoit tantos ocis. (FROISS., Chron. D., p.1400, 270).

L'homme du monde qui + phrase, c'est A1. La personne au monde qui : Li homs del monde qui plus aida le roi Phelippe a parvenir a la couronne de France et a l'iretage, ce fu messires Robers d'Artois (FROISS., Chron. D., p.1400, 196).

Ne ... homme. Ne ... personne : "...je ne delivreray ne rachatteray ja homme, s'il n'est prins en ma compaingnie." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 202). Oncques ilz n'y trouverent homme qui se mesist à deffense (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 217). Ces Escos portent haces par usage, dont il donnent et frapent trop biaus horions ; et n'est homs, tant soit bien armés, se il en est atains de bon brac, qui ne soit couchiés par terre. (FROISS., Chron. D., p.1400, 781).

Ne ... nul homme : ...il ne laissoit nul honme issir. (FROISS., Chron. D., p.1400, 389).

Nul homme du monde : Et dist bien Jehans de Qopelant que il ne le renderoit a nul honme dou monde, fors au roi qui estoit son signeur (FROISS., Chron. D., p.1400, 782).

Homme ... ne ... : ...honme n'estoit espargniés qui ceoit en lors mains. (FROISS., Chron. D., p.1400, 691).

Sert de support à un adj. : ...ung vaillant homme prelat, le cardinal de Tury (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 227). ...il y envoieroit son cousin, le conte d'Estampes, lequel il tenoit à doulz homme et grant et saige traitteur. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 232). ...ceulx qui seront deputez pour entendre aux comptes (...) feront ceulx departir courtoisement sans blasme, pour l'onneur de vostre personne, et y ordonneront et y metteront aultres hommes notables (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 27).

Dans un syntagme attributif ou appositif : ...le connestable Bertran estoit ung vaillant homme (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 8). ...li abbés estoit fors des bras durement et poissans et durs homs (FROISS., Chron. D., p.1400, 322). Li evesques de Saint Andrieu d'Escoce (...) fu uns moult sages et discrés homs (FROISS., Chron. D., p.1400, 204). Li aultres avoit nom Ainmons et fu contes de Kent, vaillans homs et preudoms, courtois, douls et debonnaires et amés de toutes gens. (FROISS., Chron. D., p.1400, 45). Là firent ces bonnes gens de ces bonnes villes requeste et priere au roy et parla ung pour eulx tous, ung bourgois de Londres, qui s'appelloit sire Symon Susbery, saige homme et bien enlanguaigiet (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 29). ...ung sien chevalier, vaillant homme aux armes, qui s'appeloit messire Jehan Bonne-Lance (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 197). ...les Labrissiens, estoient puissant hommes et en leur venir, et acquerroient amis de tous lez. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 140). "Il est frans homs et loiaus..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 759). ...ce duc estoit ung orgueilleux et presumptueulx homs (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 18).

Évite de substantiver un adj.

Riche homme : ...tous estoient de l'aliance ce Clai Denneqin. (...) Et pooient estre en sa compagnie environ .XVIM. honmes, tous des plus crueuls et envenimés de Flandres, et tous as gages des bonnes villes de Flandres, reservet Gant. Car chil la, tant que des rices homes de Gant, s'en dissimuloient et ne faisoient point partie a l'encontre dou conte. (FROISS., Chron. D., p.1400, 177). ...Bertau de Malignes (...) est au jour d'uy renommez le plus riche homme d'or et d'argent qu'on sache par les grans frais et marchandises qu'il maine par mer et par terre (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 145).

Pauvre homme : ...ung povre homme, quant il monte en estat et son seigneur l'aveue, il se corrompt et destruit aussi son peuple et son pay (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 19). Assez près de là il y avoit une petite maison (...) et ung povre homme perementier y demouroit dedens (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 213).

Saint homme : ...je vous ay parlé de la mort de ce saint homme (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 184).

Homme paysan : ...si furent envoiiet querre et amené tout li honme paisant dou plat pais, et lor fist on coper baus et mairiens (FROISS., Chron. D., p.1400, 493).

Homme bourgeois : ...li maires de la ville et tout li honme bourgois de la chité de Bourdiaus les requellierent doucement (FROISS., Chron. D., p.1400, 602).

Ancien homme : ...tant en enquist que li anciien honme, qui avoient esté de ce temps, li ensengnierent et le menerent droit sus le lieu ou il avoit esté ensepvelis. (FROISS., Chron. D., p.1400, 629).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 12/18 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[T-L : ome ; GD : homme ; GDC : homme ; AND : home ; DÉCT : ome ; FEW IV, 453b : homo ; TLF IX, 878a : homme]

A. -

"Être humain" : Je sui Raison par qui estes Discerné des autres bestes. Tant commë avec vous m'avrez Tant seulement hommes serés (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 858). ...est ce .I. hom Que je voi là à qui tient plait Avarice et rien ne li fait ? (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 10224). Aussi li hons qui huiseus est Et rien ne fait, en peril est Quë assez tost enröoullié Ne soit par vice et par pechié (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 6647).

 

-

Homme mortel : C'est homme mortel dont dit est Que cendre et poudre et fumee est. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 7737). Valeur, vigueur n'a autrement Homz mortel (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 3776). Si que, douz fil de Dieu, bien voi Qu'amour a fait abaissier toi Et devenir mortel homme (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 3789).

 

-

Homme vivant. "Être humain quel qu'il soit" : « Si estes vous, dis je, si gente, Que se de vous on faisoit vente, Nuls hons vivans suracheter Ne vous pourroit ne trop amer ». (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 11797).

B. -

[L'individu par rapport à sa place dans la société, dans une hiérarchie de valeurs] : L'un de ces bras [de la statue, image du royaume] sont les barons, Les dus, les contes, les aus [éd. [h]aus] homs Du royaume qui sont nervus De fors amis, et bien vainus De cler sanc et grant lignage Et qui ont main d'avantage De gens d'armes bien doitue, Bien enjointee et ossue, Si que plus fors en sont asses. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 7724).

C. -

"Être humain adulte de sexe masculin"

 

1.

[En parlant (du caractère) de l'homme, de ses qualités morales] Homme de fer. "Homme qui est, intransigeant" : ...Ces Gaaingnepains jadis avoit Saint Bernart, quant la fame estoit Delez li en son lit couchiee Toute nue et despoulliee, Quar comment qu'elle le tastast Et semonsist et excitast, Onques ne s'en tourna vers li Ne de son tast ne se senti. Ses mains si armees trouva Quë homme de fer le cuida ; Pour quoi confuse s'en parti Et sans li blecier s'en issi. Et ce firent les Gaaingnepains Dont il avoit armé ses mains. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 4234) (Réf. à Sam. XXI, 3-5).

 

2.

[Dans le couple antithétique homme/femme]

 

-

Homme et femme. "Tout le monde" : Hommes et fames fais parler, Voler oysiaus, bestes aler, Noer poissons, ramper serpens, Croistre les blés et les fourmens. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 1591).

 

-

Ne homme ne femme. "Personne" : Onques, ce croy, fame ne hon Si belle escherpe ne porta (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 3364). Que ne soit homme ne fame Pour qui ne se tiengne repost. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 965). Et onques n'en fu nul [pèlerin] si sains Qui n'y ait este desvoie Aucune fois et fait pechie Excepte ma haute dame A cui n'est per hom ne femme Excepte [éd. [Et] excepte] le haut seigneur Qui une fois fu viateur Pour les pechëours en terre (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 1944).
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 13/18 
FamilleStructureSans exempleCompletFormesExemplesTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[T-L : ome ; AND : home ; DÉCT : ome]

I. -

"Être humain"

A. -

[Considéré comme un être social] : ...chevalier et homme de grand autorité estoit (C.N.N., c.1456-1467, 207). ...en luy estoient tous les biens de quoy l'on pourroit jamais loer homme. (C.N.N., c.1456-1467, 310). ...de tout ce dont on peust demander conseil d'homme, nostre bon maistre avoit la huée. (C.N.N., c.1456-1467, 468).

B. -

"Individu quelconque, quelqu'un"

 

1.

[En tournure positive]

 

-

Estre homme pour + inf. "Être en mesure de faire qqc." : ...je suis homme pour en faire trois ou quatre [lieues] (C.N.N., c.1456-1467, 207). Est il homme pour accomplir le deu a quoy il est obligé par mariage (...) ? (C.N.N., c.1456-1467, 498). ...on luy offrit le clerc de ce chanoine, qui estoit ung fort et roidde galant et homme pour la tresbien fournir [D'une femme avide de plaisirs] (C.N.N., c.1456-1467, 522).

 

-

Estre homme + part. prés. "Se trouver en état de" : L'oste, qui estoit homme bien cognoissant le dit chevalier (...) leur respondit gracieusement (C.N.N., c.1456-1467, 548).

 

-

Il y a homme qui + subj. "Il existe qqn capable de" : ...il me semble que s'il y avoit homme en ceste ville qui sceust donner conseil (...) que je seroye celuy. (C.N.N., c.1456-1467, 45).

 

2.

[En tournure nég.]

 

-

Ne pas estre homme que + subj. "Ne pas être fait pour/disposé à" : Je ne suis pas homme, dit le premier venu, que vous doyez contenter de paroles (C.N.N., c.1456-1467, 234).

 

-

Ne pas estre homme pour : ...je ne suis pas homme pour avoir le demourant d'un prestre (C.N.N., c.1456-1467, 336).

 

-

Ne pas estre homme de + inf. "Ne pas être en mesure de" : ...il n'estoit pas homme d'enchasser par rudes parolles (C.N.N., c.1456-1467, 211).

II. -

"Être humain de sexe masculin"

A. -

Estre l'homme. "Faire preuve de qualités viriles" : Par ma foy, dit elle, vous estes bien l'omme. Et creez que j'en ay grand paour ? [Réponse d'une femme à des menaces. Ici empl. iron.] (C.N.N., c.1456-1467, 152).

B. -

[Considéré du point de vue de son origine ou de sa situation] : Le gentil homme tantost congneut que toutes ses excusacions estoient erres pour besoigner (C.N.N., c.1456-1467, 120). ...demourra avec sa femme en la façon que ung homme maryé honorablement et sans reprouche (C.N.N., c.1456-1467, 288). ...ung bon simple homme champestre avoit perdu son asne (C.N.N., c.1456-1467, 468).

 

-

[Syntagme nominal susceptible d'être traité comme un adj., v. femme de bien, gens de bien] Homme de bien : ...vous suppliant treshumblement et de tout mon cueur que mon bon et loyal vouloir me soit reputé de tel et aussi grand merite que s'il partist de plus homme de bien que moy. [Requête accompagnant une promesse] (C.N.N., c.1456-1467, 168).

C. -

[Précédé d'un adj. poss.]

 

1.

[Désignant différentes catégories sociales]

 

-

[Un valet] : ...affin que ne soiez de moy suspeçonnée, croiez mon homme de ce que par moy vous dira (C.N.N., c.1456-1467, 120).

 

-

[Un mari] : Helas ! dit la gouge, que diroit mon homme ? (C.N.N., c.1456-1467, 148).

 

-

[Un clerc] : ...il compta a nostre saint Pere (...) l'adventure de son homme qu'il avoit fait curé. [Il est secrétaire d'un cardinal] (C.N.N., c.1456-1467, 288).

 

-

[Un rival] : ...le bon marchant, qui pensoit bien que c'estoit son homme, descendit et vint a l'huys (C.N.N., c.1456-1467, 379).

 

-

[Un des gens d'un chevalier] : ...il ne le trouva pas, ne le dyable aussi. Et n'oyt oncques puis nouvelles de son homme. [Il vient de se battre avec le diable] (C.N.N., c.1456-1467, 430).

 

-

[Un amant] : ...elle fust mieulx advisée de mettre son homme aultre part que ou casier (C.N.N., c.1456-1467, 446).

 

-

[Un assistant du prévôt] : ...le prevost se vient mettre en siege pontifical adextré et environné de ses hommes (C.N.N., c.1456-1467, 160).

 

2.

[Désignant le héros de l'histoire racontée] Nostre homme : Veez cy nostre homme, voyant encores la lumiere en sa maison, [qui] hurte a l'huys assez rudement. (C.N.N., c.1456-1467, 27). ...se tira par devers la justice du dit Londres, devant lequel fut baillé jour a nostre homme dessus dit. (C.N.N., c.1456-1467, 37). Quand nostre homme eut tout au long compté, sa femme ne reprint que l'ung de ses poins (C.N.N., c.1456-1467, 71). Pour retourner a la matere de nostre propos encommancé, nous lairrons nostre homme ou bahu, et dirons de madamoiselle (C.N.N., c.1456-1467, 185).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 14/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[T-L : ome ; GD : homme ; GDC : homme ; AND : home ; DÉCT : ome ; FEW IV, 453b : homo ; TLF IX, 878a : homme]

A. -

"Individu appartenant au genre humain"

 

1.

[En général] : ...et si print ses clefs, et ala à un coffre, lequel il en cuida deffermer et ouvrir, maiz il ne pot, et pour ce remist l'argent en la bourse dudit clerc et les clefs là où il les avoit prinses, afin que on ne s'apperceust que il eust esté homme leans, et s'en retourna sanz autre chose fere (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 20). ...et que quant elle vouldroit yceulx cire et poix merler ensamble pour en faire aucun voult de cire en samblance ou figure d'homme, que premierement et avant toute euvre, elle appellast en son ayde, comme dit est, par trois fois, icellui Luciafer (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 324).

 

-

Ne...homme. "Ne...personne" : ...et s'en alerent à Moulon, en l'ostel Boutet, ouquel hostel il ne demouroit homme, et y entra l'un, c'est assavoir Phelipot Ligier, par la fenestre. Lequel, quant il fu dedens, ouvry l'uis, et quant il fu ouvert, ilz entrerent tous dedens (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 511). ...ou Quaresme derrenierement passé ot un an, il fu forment malade et agrevez de maladie, et ne trouvoit homme qui lui donnast conseil pour la garison d'icelle maladie, et lui dura ladite maladie jusques à la Saint-Martin d'iver ensuivant (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 286).

 

2.

"Individu adulte de sexe masculin" : ...et quant il fu au dehors de ladite abbaye, les mist en gaiges en une taverne, sur un homme appellé Simon de Mermignac, pour la somme de douze sols, que ycellui homme lui bailla en argent (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 6). ...un mantel à homme et une cote à femme (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 20). Et jura et afferma par serement, et sur sa part qu'il entendoit à avoir en Paradis, que il fu seul à fere ycelle larrecin faite sur ledit messire Phelippe, et que oncques homme ne femme n'en sceut aucune chose (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 33). Tous lesquelx delibererent et furent d'oppinion que (...) qu'il feust pugniz comme larron, c'est assavoir pendu, et qu'il estoit homme capable de punicion, et agiez pour recevoir tele pugnicion (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 235). Tous lesquelz delibererent et furent d'oppinion qu'il n'estoit pas homme qui deubst joïr de previlege de clert, et qu'il avoit abusé et mesusé d'icelle tonsure (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 295).

 

-

Jeune homme. V. jeune

 

3.

[Appartenant à une classe sociale, à un état, à une profession] : ...homme bien nez, de bonne vie et renommée, sanz avoir esté reprins d'aucun meffait, et que longtemps il a demouré en la ville d'Orleans (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 50). Tous lesquelz, consideré l'estat et personne dudit Courbras, qui est home vacabond (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 375). ...eu regart à l'estat et personne dudit prisonnier, qui est simples homs labourer et charpentier (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 374).

 

-

Bon homme

 

.

"Personne quelconque, habitant, quidam" : ...à Bour-neuf-en-Rays en Bretagne, il print et embla, en la bourse d'un bon homme qui dormoit, trois frans en or et autre menue monnoye. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 27). Item, il print et embla à un bon homme d'Escouen deux ou trois frans qui estoient sur ledit homme (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 30).

 

.

En appellatif : Tien, bon homme, va t'en, et mez ces nouëz ès puis et fontennes par où tu passeras (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 430).

 

.

Bon homme de village/de plat pays. "Paysan" : Le landemain au soir, de nuyt, ainsi comme ilz estoient au dehors de la porte de Montmartre, trouverent un bon homme de village qui yssoit hors de la ville de Paris (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 372). ...au partir qu'il fist de la ville de Ventadour, il trova un bon homme de plat pays, en la bourse duquel il print deux francs qui estoient en ycelle. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 26).

 

-

Noble homme : ...moy, Aleaume Cachemarée, fu receu et institué en lieu de maistre Andry le preux, clerc de noble homme mons. Jehan, seigneur de Foleville (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 1). ...[ils] delibererent et furent d'oppinion qu'il estoit très-fort traitre dudit seigneur et de son royaume, et un très-fort larron, murdrier et bouteur de feux, et que, comme tel, il avoit desservi à estre excecuté solempnelment, pour ce qu'il est nobles homs et de noble ligniée (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 208).

 

-

Honorable homme. V. honorable

 

-

Homme lai. V. lai

 

-

Pauvre homme. V. pauvre

 

-

Homme de (grand) estat. V. estat

 

-

Homme d'honneur. V. honneur

 

-

Homme de labeur. V. labeur

B. -

ART MILIT. "Guerrier, soldat" : ...lequel fort de Moustiers estoit en l'obeissance du roy nostre sire au temps que par ycellui Testenoire, sondit maistre et lui qui parle fu prins et mis en la subjeccion dudit Testenoire, à laquelle prinse il ot deux hommes tuez par la maniere que dit a en la confession par lui faite devant le dessus dit maistre Henry de Marle. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 24). ...il est allé à pié aucune foiz XXIIIJ lieues loings dudit lieu de Salucet, et aucune fois plus, et l'autre moins, espier les François ; et que, par le moyen des rappors qu'il fesoit, ont esté prins, à diversez foiz, pluseurs François, comme XXIIIJ hommes, plus et moins (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 124). ...et aussi, à deux autres courses esqueles il fu, furent mis à mort V hommes françois par iceulx Engleiz. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 124).

 

-

Homme d'armes. V. arme1

 

-

Homme de cheval. "Cavalier" : ...iceulx IIJ hommes de cheval furent illec aterrez et lessiez mors en la place ; et se recorde que, il qui parle, que il ne fery oncques aucun d'icelx chevalier ou escuïer et filz d'icellui (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 319).

 

-

Homme de pied. V. pied

C. -

"Vassal" : Et paraillement ont mis leurs seaulx à ceste presente confession lesdit prevost de Saint-Quentin et le clerc sermenté et home feal du roy nostre sire. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 381). ...et par devant monseigneur de Montguy, chevalier ; Raoul Payen, Jehan de Le Barre et Jehan d'Estrées, hommes feaux du roy nostre sire, juganz en sa court à Saint-Quentin, ad ce appellées (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 386). ...toutesvoyes chascun jour il couroit raençonner, pilloit, buvoit, mengoit et se gouvernoit, lui et ses gens et aliez, sur le roy nostredit seigneur et ses hommes et subgets (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 207).
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 15/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[T-L : ome ; AND : home ; DÉCT : ome]

A. -

"Être de l'un ou l'autre sexe appartenant à l'espèce animale la plus évoluée"

 

-

Prov. Tant vaut l'homme, tant vaut sa terre. "C'est la valeur de l'homme qui lui permet de donner de la valeur à sa terre, de la valoriser ; c'est la valeur de l'homme qui fait la valeur de sa terre" : Et se verifia bien en lieu ce que les Franchois dient en proverbe : "Tant vault l'homme, tant vault sa terre". Et voirement disent bien "tant vault il", voirement "tant vault elle" ; et n'est riens d'omme, com grant qu'il soit, s'il n'a vertu et valeur ; et est plus precieuse chose homme vertueux sans terre et sans seigneurie que domination sans valeur et vertu. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 83).

B. -

"Être humain adulte de sexe masculin"

 

1.

[Dans une formule où qqn se reconnaît vassal de qqn] Je suis votre homme : [Le seigneur de Simay, ambassadeur du duc de Bourgogne au roi de France :] Je suis vostre homme et ay le serment a vous. Aussy messire Simon et moi nous sommes chevaliers et ne vouldrions dire chose que veritable. Et par la foy que je vous doy et sur nostre honneur, nous vous certiffions que monsieur le duc ne sceust onques de ladicte venue (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 59).

 

Rem. Il s'agit ici de Jean de Croy, seigneur de Chimay. Tout comme son frère Antoine, il fut un des négociateurs du traité d'Arras en 1435 et à ce titre, fut doté par le roi de France dont il devint ainsi le vassal, même s'il est ici au service du duc de Bourgogne (cf. P. de Win, in : Les Chevaliers de l'Ordre de la Toison d'or au XVe s., dir. R. de Smedt, 1994, 50, 61).

 

2.

"Soldat"

 

-

Homme à cheval. V. cheval

 

-

Homme de pied. V. pied

 

-

Jusques au dernier homme. "Jusqu'à l'épuisement, la capture, la mort du dernier combattant ; jusqu'à épuisement de toutes les ressources possibles" : ...car [le dauphin à Bruxelles] avoit des gens par dela, ce sçavoit bien, comme Guillame de Moullon a Aigrenoble et aultres, qui les places, villes du pays garderoient en sa faveur jusques au derrenier homme s'ilz pooient (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 30).
 

Chastellain Martine Moulin

 Article 16/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[T-L : ome ; GD : homme ; GDC : homme ; AND : home ; DÉCT : ome ; FEW IV, 453b, 454a, 456b : homo ; TLF IX, 878a : homme]

A. -

"Être humain"

 

-

Homme nu. "Statue figurant un homme non vêtu" : Un homme nu, sans nulle garnison (Ch. VI, D., t.2, 1418, 308).

B. -

[L'individu par rapport à sa place dans la société, dans une hiérarchie de valeurs]

 

-

Homme de neant. "Homme de rien" : Laquelle Marion respondy (...) que c'estoit un homme de néant et qui riens ne valoit ; en le appelant larron (...) et qu'il avoit esté tourné au pilory (Ch. VI, D., t.2, 1408, 190).

 

-

Petit homme. "Homme de petit état" : ...soy voyant ainsi vitupéré et injurié des parolles d'icellui Billart, qui estoit ung petit homme, de bas estat et de petite renommée (...) eust féru du poing ycellui Billart (Ch. VI, D., t.2, 1403, 49).

C. -

[L'individu considéré comme exécutant un travail, une fonction]

 

1.

"Ouvrier, manoeuvre" : ...pour don fait à quatre autres hommes, qui aidèrent à descharger ledit basteau (...) et recharger es chariotz (...) en don fait à six hommes qui allèrent quérir le basteau, ou roaulme, devant Mornas, de peur qu'il allast de travers, pour la tourmente qui fesoit (Comptes roi René A., t.1, 1472, 230).

 

2.

Homme de + subst. pour désigner une fonction

 

-

Homme de bras. "Manoeuvre" : ...comme le dit suppliant et feu Jehan Morin, aussi en son vivant homme de braz, venoient de la foire de Maixoigne, et eulx estant à l'omeau de la roche Pierre Belleen, iceulx suppliant et feu Jehan Morin eurent parolles ensemble à l'occasion d'ung picq que ledit suppliant avoit baillé au père dudit feu Morin (Doc. Poitou G., t.9, 1450, 195).

 

-

Homme de metier. "Artisan" : ...car il n'estoit pas laboureur, mais estoit homme de mestier. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1426, 313).

 

-

ART MILIT. Homme d'armes : ...doubtant que ledit de Bailleul, qui estoit homme d'armes ou brigant, ne le tuast, le frappa dudit pel un cop, (Ch. VI, D., t.2, 1400, 95). ...je vous mande qu'arés XX home d'armes de crues (Lettres Ch. VIII, P., t.1, 1488, 347).

 

.

Homme de cheval/de pied. "Cavalier/fantassin" : ...cent hommes de leur compaignie dont il en y avoit environ X hommes de cheval et le demourant de pié (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1345, 169).

 

.

Homme de trait. "Arbalétrier, archer" : ...L hommes de trait, IIIIxx trompettes, trois menestriers et ung poursuyant (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1420, 904).

D. -

DR. FÉOD. "Vassal" : ...et aussy apres son decés, ses hoirs, qui ladite rente auront, en devenront nostre homme et homme de noz successeurs (Trés. Reth. S.L., t.2, 1337, 43). ...la chastelerie de Bourch, dont je suix hons (Trés. Reth. S.L., t.2, 1347, 81). ...le chastel de Neon dessus nommé avecques ses dictes appartenances, soient terres, vignes, prés, pastures, boys, rivieres, estans, pescheries, hommes, hommages, jurisdicion haute, moyenne et basse, cens, rentes et autres revenues quelconques (Doc. Poitou G., t.4, 1370, 73). Les fiefs qui sont de hommage et de service sont ceulx qui sont homs au seigneur et que pour la chose redoivent aucun service. Ceulx qui sont de service tant seulement, ceulx ne sont pas homs du seigneur, ne de la chose eue ne sont tenuz de paier fors que le service ; ceulx qui sont muables et rendables, iceulx le doivent rendre au seigneur, toutes foiz qu'il en a mestier et il en sont requis (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 200). ...moyennant laquelle pension il est devenu homme de mondit seigneur et lui en a fait foy et hommage en promettant de le servir envers et contre tous, excepté le roy d'Engleterre et son seigneur lige, ausquelz foy et hommage mondit seigneur l'a receu (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 310). Et si bataille est adjugée entre l'omme et son seigneur, l'omme ne se combatra pas en la court de son seigneur (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 133). [Gauteron] Il est homme de Madame et a esté tauxé par la court de Vitré (Cartul. Laval B., t.3, 1452, 154). ...unes lectres closes de monseigneur de Bourbon, du XIIIe de ce mois par lesquelles le dit seigneur m'escript que les revenues des dictes terres luy appartiennent par deffault de homme, et que à ceste cause a fait lever et appliquer à son prouffit lesdiz revenues (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 244). ...avec toutes les appartenances et appendances de toutes les choses dessus dictes, ainsi qu'elles se comportent et extendent, tant en droit de chastel et chastellenie, justice et juridicion haulte, moyenne et basse, hommes, hommages, fiefz, arrèrefiefz, prés, terres, boys, forestz, rivières, cens, rentes, revenues et autres dommaines quelzconques, droit de guet, de patronnage, collacions de benefices, pasturages, peages, passaiges et destroiz, que autres droiz et devoirs quelzconques (Doc. Poitou G., t.11, 1474, 421).

 

-

Franc homme. "Celui qui est propriétaire d'un fief et demeure dessus" : ...par lesquelles et esquelles chartres il est convenu qu'il leur est octroié par les Roys de France que les echevins de Bapaulmes jugent les... que..., qui echerront ou auront dedans le pourchaint de la ville de Bapaulmes et qu'ils le firent au temps de Philippe, comte de Flandres, excepté les querelles que recevront de nostre bailly les dicts hommes de nostre maison, les dicts francs hommes (Hist. dr. munic. E., t.2, 1344, 30).

 

-

Homme de corps et de condition. "Serf" : ...afin que eux et leurs choses puissent estre et demeurer paisiblement en nostre royaume, en temps present et avenir, les diz abbé et convent, leurs donnez, familiers, hommes de corps et de condicion, avec leurs maisons, granges, possessions et touz leurs autres biens, quels qu'il soient, assis dedens nostre royaume de France, en chief et en membres, prenons et recevons dès ore en droit, de certaine science et de grace especial, par cestes presentes lettres, en nostre protection et garde especial (Doc. Poitou G., t.1, 1333, 423). ...tant en justice et juridiction, haulte, moyenne et basse, mere mixte et impère, hommes, hommages, fiefz, arrièrefiefz, dixmes, terrages, cens, rentes, revenues, hommes de corps et de condicion (Archives servit. Louis XI, T., 1476, 86).

 

-

Homme de foi : ...l'omme de foy est receu à jurer par serement qu'il a offerte ou faicte la foy (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1464, 176).

 

-

Homme levant et couchant. "Homme domicilié sur les terres du seigneur (p. oppos. à aubain, étranger)" : ...le procureur de nostre amé et feal Jehan de Lezay, chevalier, (...) pour ce que icelluy suppliant et les père et mère dudit deffunct sont ses hommes levans et couchans en toute justice et juridicion, a mis icelluy suppliant en procès en sa court et assise dudit lieu de Maroys, et ilec s'efforce à cause de ce vexer et travailler ledit suppliant (Doc. Poitou G., t.10, 1459, 172).

 

-

Homme lige. "Vassal qui doit l'hommage au seigneur" : ...lettres par lesquelles cognissiens pour nous et nos hoirs estre homme lige d'elle et de sesdis enfens pour cause de ladite rente (Trés. Reth. L., t.3, 1426, 75).

 

-

Homme vivant et mourant. "Détenteur fictif d'un bien acquis par un établissement de mainmorte (afin d'obliger l'établissement à payer le droit de relief à la mort du détenteur)" : De jehan le vaasseur homme vivant et morant pour le porte de la maison des religieux saint pierre dabbeville (Comptes Doullens W., 1495, 30).

E. -

DRAP. Treize Hommes. "Hommes choisis parmi les membres du conseil de la halle aux draps afin de contrôler la qualité des draps" : ...se li doi XIII homme, qui on ara moustret ces couvretures ensi arriestées, trouvoient que elles ne venissent a leur droit pois, ensi que dit est, et qu'il i euist tant a dire que li langhe de le balanche traisist au les deviers le pois, tant que on peuist aler dou taillant d'un coutiel entre le pointe de le langhe de le balanche et le vigne, il les doivent, sans autrui appieller, jugier a coper (Drap. Valenc. E., 1344, 293). ...nous ne ferons prevost de le halle, mayeur, boursier ne Treze Hommes de personne dont on nous priece, ains le ferons en no loyauté de preudommes creaules et souffissans, qui se sachent a chou congnoistre pour warder bien et loyalment l'onneur et l'estat de le drapperie. (Drap. Valenc. E., 1346, 26).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 17/18 
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     HOMME     
FEW IV homo
HOMME, subst. masc.
[T-L : ome ; GD : homme ; GDC : homme ; AND : home ; DÉCT : ome ; FEW IV, 453b : homo]

A. -

"Être humain" : ...si comme saint Pol le dit en l'epistre aux Rommains, que les choses qu'il [Dieu] a faictes seront veues et sceues par la creature du monde. C'est l'omme qui voit les livres lire et adjouste foy es atteurs, entendre les anciens ; les provinces, terres et royaumes visiter. (ARRAS, c.1392-1393, 2). ...les jugemens de Dieu sont abisme sans fons et sans rive, et sont ses choses merveilleuses, et en tant de formes et manieres diverses, et en tant de pays, selon leur diverse nature, espandues, que, sauf meilleur jugement, je cuide qu'onques homme, se Adam non, n'ot parfaicte congnoissance des euvres invisibles de Dieu, pour quoy il ne puist de jour en jour prouffiter en science et oïr ou veoir chose qu'il ne puist croire estre veritables, lesquelles le sont. (ARRAS, c.1392-1393, 3). Et sachiez, se le messaige n'eust si tost hasté le cheval, qu'il estoit mort sans remede, car ilz estoient felz et crueulx, et ne craingnoient Dieu ne homme. (ARRAS, c.1392-1393, 198). Combien que saint Pol die en l'epistre aux Rommains que toutes choses sont sceues par humaine nature, voire sans les secretes choses de Dieu, et qu'il a retenues en sa congnoissance, sans autre, la nature aux humains si est a entendre pluseurs hommes vacquans par universes contrees. Par ceulx sont sceues les choses, et sont toutes les choses sceues, non pas par un seulement, mais par pluseurs. (ARRAS, c.1392-1393, 311).

 

-

Homme mortel. V. mortel

 

-

Homme vivant : Et ad ce respondy Remondin : Il en a bien cause d'en parler, car plus avant l'en convendra dire, combien qu'il a failli a dire verité de ce qu'il dist que Hervy de Leon occist le nepveu du roy en trahison, car il scet bien la querelle pour quoy ce fu, et n'a pas homme vivant de ceulx qui savoient le cas que lui, car ceulx qui estoient de son accort sont tuit mort ; et dictes lui qu'il le die. (ARRAS, c.1392-1393, 57).

 

-

[Dans un cont. nég.] "Personne" : Sans ce que Dieu me voulzist nuire, il n'a homme ou monde que je craingne qui le me puist oster [le pays de Bretagne], car je scay bien que monseigneur le roy, mon oncle, n'a talent de faire ne avoir autre hoir que moy. (ARRAS, c.1392-1393, 49). ...[Josselin] preingne son filz Olivier et un de ses plus prouchains. Je les combatray, au regart du noble et juste jugement de vostre court, voire l'un après l'autre. Et en ce disant, gette jus le gaige, mais il n'y ot homme qui mot respondisist. (ARRAS, c.1392-1393, 59). Et tantost qu'il [Glaude] fu descenduz, il fu saisi de tous costez et liez fermement. Lors fu moult esbahiz, car il ne voit autour de lui homme que il congnoisse. Qu'est ce ? dist il. Quel deable sont mes gens devenuz ? Par mon chief, Glaudes, dist un chevalier qui bien le congnoissoit, tantost serez logiez avec eulx. Lors fu menez en la chambre ou Clerembaut, son frere, estoit, et tous les autres prisonniers. (ARRAS, c.1392-1393, 205).

B. -

"Être humain adulte de sexe masculin"

 

1.

En gén. : Et quant vous [Remondin] aurez tout fait, l'endemain, vous trouverez un homme qui portera en un sac un cuir de sers courree a alun, et achetez le tout ce qu'il le vous fera (ARRAS, c.1392-1393, 31). ...et [Remondin] entra dedens les lisces, montez sur un grant destrier lyart, bien armé jusques en l'ongle du pié, si comme pour gaige de bataille. Et fist la reverence au roy et a tous les barons. Par foy, dist chascuns, il a grant temps que nous ne veismes nul plus bel homme en armes, ne de meilleur contenance. Cil n'a pas euvre laissiee qui a tel homme a a besoingnier. (ARRAS, c.1392-1393, 61). Et ne creez ja conseil de garcon, ne ne trayez ja trop privé de vous homme que vous n'aiez bien essayé ses meurs et ses condicions. Ne creez ja homme qui soit avaricieux, ne ne mettez en office, car il vous pourroit plus faire de deshonneur en une heure que il ne vous pourroit faire de prouffit en son vivant. (ARRAS, c.1392-1393, 85). Enfans, encore vous deffens je que vous ne creez ne aiez fiance en jangleur ne en flateur, ne en homme qui de autrui mesdit en derriere. Ne ne creez conseil de homme exillié, ne fuitif de son pays, ou il puist touchier au desir de nuire ceulx qui l'ont exillié, s'il n'a bonne raison, et vous bonne cause de lui aidier, car ce vous pourroit moult empeschier de venir au degré d'onneur. (ARRAS, c.1392-1393, 86). Et pour dire verité, chascun se donnoit merveille de sa grandeur, de sa fierté et de sa puissance de corps qu'il auoit, et bien disoient que c'estoit l'omme qu'ilz eussent oncques mais veu qui plus se faisoit a ressoingnier de le courroucier. (ARRAS, c.1392-1393, 124). Seigneurs barons, dist le roy, il vous fault entre vous adviser comment vous ayez un vaillant homme pour gouverner le royaume de ma niepce, car terre qui est en gouvernement de femme, c'est petit de chose. Or regardez qui y sera bon au prouffit et honneur de ma niepce et au vostre. Dont respondy ly uns pour tous les autres : Par foy, sire roy, nous ne savons homme qui par devant vous s'en doye mesler, car se vostre niepce Aiglentine estoit alee de vie a trespassement, la terre et le royaume de Behaigne escherroit a vous ; si que pour tant nous vous en chargons, si en faictes a vostre guise, car c'est droit et raison. (ARRAS, c.1392-1393, 188). Par mon chief, dist il, moult est Gieffroy homme de grant travail et de haulte puissance ; il fera encore, se Dieux lui donne vie, moult de biens. (ARRAS, c.1392-1393, 227). Et il print l'espee et la tint empoignie, et la veist on vaillance de cuer d'omme en deffendant sa vie, et abatre Sarrasins tant que tout autour de lui est la place toute vermeille de sang. (ARRAS, c.1392-1393, 232).

 

-

Jeune homme : ... il ot, grant temps après le trespas du roy Guion, un roy en Armenie qui moult fut beaulx jeunes homs et en chaleur de force et de vigour, et moult plain de sa voulenté, et de grant cuidier, et hardiz et aspres comme un lyon. (ARRAS, c.1392-1393, 302).

 

-

Ancien/ vieil homme : Et [Gervaise] dist que pour certain il avoit veu en son temps ung ancien homme qui racontoit pour verité qu'il avoit veu en son temps grant foison de telles choses. Et dit encores que les dictes faees se mettoient en forme de tres belles femmes (ARRAS, c.1392-1393, 3). ... quant le roy fu venus a l'entree du chastel, un vieux homs, tout vestu de blanc, vint a lui et lui demanda que il demandoit. Et il respondy : Je demande l'adventure et la coustume de ce chastel. Et ly preudoms lui respond : Vous soiez ly tres bien venuz, et venez aprez moy, et je vous menray ou vous trouverez l'adventure. (ARRAS, c.1392-1393, 302).

 

-

Homme naturel. V. naturel

 

-

Homme de grand affaire. "Homme de haut rang" : Grant temps après vint Oliviers, armez moult noblement, montez sur un moult riche destrier, et bien sembloit homme de grant affaire, et si estoit il. (ARRAS, c.1392-1393, 61).

 

-

Gentil homme. "Noble" : En ce party [Remondin] passa par devant la fontaine ou les trois dames estoient, sans ce qu'il les veist, et ly chevaulx l'emporte grant aleure. Et lors la plus seignourie dist aux autres : Par ma foy, cil qui la passe semble gentil homme, mais il ne le monstre pas, ains monstre qu'il est extraiz de rudesse, quant il passe ainsi escouteement devant dames ou damoiselles sans les saluer. (ARRAS, c.1392-1393, 24). ...lequel gentil homme estoit moult vaillant homme d'armes (ARRAS, c.1392-1393, 147).

 

-

Homme d'armes. V. arme

 

-

Homme de la main. V. main

 

-

En main d'homme. "Entre les mains de qqn" : Et dit on pour certain que, depuis qu'elle fu fondée, pour change, pour acquest ou pour conquest, que la dicte forteresse de Lusegnen ne demoura XXX. ans acomplis en main d'ome qui ne feust extraiz de la dessus dicte lignie de par pere ou de mere. (ARRAS, c.1392-1393, 308).

 

-

En partic.

 

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[À la chasse] "Veneur" : Mais le porc tourne et se met au cours par telle maniere qu'il n'y ot chien ne chevalier ne homme qui n'en perdist la trace et veue, fors que le conte et son nepveu Remondin (ARRAS, c.1392-1393, 19).

 

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[À la guerre] "Soldat" : Et cellui temps pendant, aucuns chevaliers et escuiers de cellui ost s'estoient alez esbatre vers icellui pont, et voient qu'il avoit environ XV. hommes, qui la estoient descenduz, et avoient les lances es poings, et mis les bacinez a la guise que ilz se armoient en la contree. Et, d'autre part, voyent bien IIIJc. hommes armez, qui moult fort se mettoient en paine de passer oultre pour grever ceulx de deca. (ARRAS, c.1392-1393, 100).

 

2.

"Homme (par rapport à la femme), amant, mari" : Et quoy ? dist elle. Dittez hardiement. Ma chiere dame, puisqu'il vous plaist, je le vous diray. Je desire tant que nulle autre chose plus, d'avoir vostre bonne amour et vostre bonne grace. Par ma foy, dist la dame, a ce n'avez vous pas failly, mais que vous n'y pensez fors toute honneur, car ja homme n'aura m'amour en soingnentaige. (ARRAS, c.1392-1393, 9). Mais desormais je [Présine] te donne [à Mélusine] le don que tu seras tous les samedis serpente du nombril en aval. Mais, se tu treuves homme qui te veuille prendre a espouse, que il te convenance que jamais le samedy ne te verra, non qu'il te descuevre, ne ne le die a personne, tu vivras cours naturel comme femme naturelle, et mourras naturelment. (ARRAS, c.1392-1393, 13). Belle niepce, nous y avons ja pourveu ; il vous fault marier a un homme tel qui soit digne de vous gouverner, vous et vostre pays, ainsi qu'il appertient et il n'est pas loing de cy, beaulx et bons, nobles, preux, saiges et hardiz. (ARRAS, c.1392-1393, 188).

 

3.

"Homme qui appartient à un autre, qui dépend d'un autre, vassal"

 

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[Précédé d'un adj. poss.] : Et lors vint Remondin au roy et lui dist : Sire, je vous supply que il vous plaise que vous accordez que je donne la baronnie de Leon, qui fu de Hervy, mon pere, que Dieux face mercy, a Hervy, mon cousin, et la terre aura recouvré le nom de son droit seigneur, et vous le nom de vostre homme, car il est de la droitte ligne. Par foy, dist Remondin, puis qu'il vous plaist, il nous plaist bien. Lors appella le roy Hervy, car il l'amoit moult, et lui dist : Hervy, recevez le don de la baronnie de Leon que voz cousins vous veult donner, et m'en faictes hommage. (ARRAS, c.1392-1393, 66). Et oultre plus, vous [le roi d'Ausay] enconvenancerez pareillement que jamais ne porterez ne ferez dommage, ne ne le souffrerez a faire a vostre povoir dommage nul a ma damoiselle qui cy est, et l'aiderez et conforterez, lui, son pays et tous ses hommes, envers tous et contre tous qui dommage ou injure lui vouldroient porter ou faire porter. (ARRAS, c.1392-1393, 168). Beaulx seigneurs, premierement je rens graces a Dieu et a vous après, de l'onneur dont il m'a presentement pourveue, car si povre orpheline comme je sui n'est pas digne d'estre assignee en si hault lieu que d'avoir la fleur de chevalerie et de noblesce de toute crestienté. Et d'autre part, je sens et congnois que vous, qui estes mes hommes, qui veez plus cler en mes besoingnes que je ne fais, ne me conseilleriez chose qui ne feust mon prouffit et mon honneur ; si ne vous doy ne ne vueil desdire, mais suis preste d'obeir a vostre plaisir. (ARRAS, c.1392-1393, 170). La feste dura XV. jours. Et donna le duc moult de beaulx dons. Lors prist Anthoine les hommages de ses hommes et de ses fiefvez. Et donna le roy d'Ausay a ses hommes congié d'aler en leurs pays et demoura avecques Anthoine a privee mesgnie, pour acomplir ce qu'il avoit en convenant au traictié de la paix. (ARRAS, c.1392-1393, 170). Lors entra Gieffroy dedens et aussi tost que il vit Glaude, si lui a dit : Comment, dist il, faulx traitre, avez vous esté si hardy de dommager ne faire molester le pays ne les gens de monseigneur mon pere, vous qui devez estre son homme ? Par mon chief, je vous en paieray bien, car sachiez que je vous feray pendre devant Valbruyant, voyant vostre cousin Garnier, qui est traistre comme vous envers monseigneur mon pere. (ARRAS, c.1392-1393, 205).

 

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Homme de qqn : Donques, s'il n'y a autre cause que aucuns ait sur nous adevinee par envie ou par haine, je dy que par droit vous ne nous devez vouloir nul mal, nous qui sommes hommes et vrais subgiez et obeissans de nostre droit seigneur naturel Remond de Lusegnen, car, se aucun nous vouloit molester ou injurier, si nous devriez vous garantir. (ARRAS, c.1392-1393, 211).

 

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Homme de par qqn. "Messager de qqn" : Moult furent les IIJ. freres fiers et escoux et orguilleux, et vouloient suppediter tous leurs voisins et estre seigneurs de tous. Gieffroy envoya devers les freres, en disant comment ilz venissent faire obeissance a Remond son pere. Et ceulx dirent au messaige : Pour Remond ne pour homme de par lui, ne feroient ilz rien, et qu'il n'y retournast plus, car il feroit que folz. Par foy, dist le message, je vous promet que je m'en garderay bien, si non que je vous amaine le medicin qui vous destrempera un tel electuaire que vous en serez tous penduz par la gorge. (ARRAS, c.1392-1393, 198).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

 Article 18/18 
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     SAINT-HOMME     
*FEW IV homo
SENTOME, subst. masc.
[Ø]

"Aumônier" : ...pour les vivres d'un moiz et autres choses neccessaires pour deux patrons, deux committes, deux sous-comittes, deux calfas, deux remolas, deux maistres d'aesse, deux escripvains, deux sous-escripvains, deux seneschaux, deux queux, deux sentomes et cinquante arbaletriers (Clos galées Rouen M.-C., t.1, 1385, 290).

REM. Cf. FENNIS, Gal., III, 1651. À rattacher à FEW IV, 455a : homo.
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

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